L’observation de la complexité dans les organisations est difficilement intelligible en utilisant les clés de la rationalisation par le micro-découpage proposé par les modèles cartésiens. La vision que je souhaite proposer se veut être très synthétique, et très synthétisante. Elle aborde le système sous l’angle de la qualité. Pour cela, j’ai souhaité construire un guide de questionnement afin de voir le plus complètement les facettes du système et de progresser dans notre capacité à nous en représenter sa complexité.

Ce travail est le résultat des questionnements que je me suis posé en tant que manager de mon entreprise, mais aussi de ma connaissance des écosystèmes et des organisations de la société.

Après avoir précisé les objectifs de l’étude, j’aborderai :

  • La description des systèmes en trois volets : dynamique, physique, environnement
  • Comment ce triptyque peut être porté en matrice carrée
  • En quoi cette vision nous fait progresser

Objectifs

Étudier un système, c’est étudier un objet mouvant, polymorphe, en constante évolution interne. Sachant que les systèmes sont généralement constitués de sous-systèmes, mais qu’ils sont également constitutifs de systèmes plus grands, notre représentation des systèmes, notre construction intellectuelle qui nous permet d’appréhender la complexité, doit illustrer cette particularité du système : être un, contenant et contenu. Je suis convaincu que la projection à construire doit l’accepter et en donner une représentation parlante.

Une fois le périmètre de l’objet système convenablement défini, ce qui constitue la première étape de l’étude d’un système, je cherche à améliorer la représentation de son fonctionnement et de sa constitution. Je dois arriver à construire une représentation de la complexité et à en interpréter les principes essentiels.

La voie cartésienne fait pencher vers l’inventaire des relations entre les parties, vers une analyse de plus en plus fine des relations inter-parties. Mais, en éclatant de la sorte les données du système, il me semble que ma capacité à ré-assembler ce qui a des points communs diminue, et que des difficultés apparaissent quant à synthétiser, à voir les grandes tendances du système, à regrouper ce qui est épars.

L’approche que je propose nous amène à cheminer d’une autre manière : en lieu et place de l’analyse qui descends vers le plus petit découpage, je souhaite construire un guide de questionnement qui me fasse cheminer vers une vision plus synthétique, et qui ne me produise pas une photo mais un film de l’évolution du système. Le temps doit évidemment être pris en compte dans notre description, car il est toujours à l’œuvre dans le système.

C’est en formulant différemment mes questions, en faisant évoluer ma manière de les concevoir, que j’ai modifié ma perception du système. Pour cela j’ai dû inventer de nouveaux critères d’observation, créer un nouveau système d’idées. Je veux construire un référentiel qui me permettra de questionner le système afin d’obtenir des informations utiles pour une vision synthétique de la complexité. La formulation de ces questions, et ce qu’elles appellent comme réponses, doit me permettre d’organiser ma connaissance, de telle sorte que j’améliore ma compréhension du système.

Méthode

L’idée est de trouver des concepts suffisamment larges, complémentaires et pas trop nombreux afin de bâtir un repère servant de référentiel à la représentation. Ces concepts doivent être des caractéristiques qualitatives du système. Chaque concept pourrait constituer un axe d’observation, un certain point de vue, une certaine manière d’observer l’objet. Ce serait l’occasion de porter un regard partiel et partial, car orienté sur la thématique qualitative du concept référent, mais complémentaire aux autres. Plusieurs sources d’informations nous permettent de construire notre perception en plusieurs dimensions.

Chacun des axes d’observations qualitatives nous amènera à exprimer selon une sorte de référentiel qualitatif la réalité perçue du système. Observer tous les systèmes de la sorte va nous créer un nouveau noo-paysage où nous pourrons comparer, rapprocher, les différents systèmes. L’idée que je souhaite développer est d’inventer un équivalent qualitatif des vecteurs mathématiques normant l’espace euclidien, un repère, une sorte de repère qualitatif normé du noo-espace.

J’ai eu l’occasion par le passé de présenter un texte sur la capacité des botanistes à gagner en efficacité dans la description des plantes en un minimum de mots. L’abbé Coste (Flore de France) a bénéficié de siècles d’expérimentations au sujet de la description des plantes. Au bout de ces années de travail, la méthodologie la plus efficace pour décrire les plantes se résume en un petit paragraphe hyper efficace : la description des espèces commence par les parties végétatives, support de la vie de l’individu, puis se poursuit par la description des parties reproductrices, fleurs et fruits qui sont l’expression de la dynamique de l’espèce, et enfin se termine par la description du milieu de vie, de l’écosystème dans lequel cette espèce vit.

De cette constatation, il m’est apparu que nous pouvions efficacement progresser dans notre approche du système complexe en ayant un regard selon trois axes :

  • La dynamique du système, l’équivalent de la dynamique de l’espèce dans le modèle précédent :
    • Observer la dynamique du système c’est qualifier l’élan général et regarder comment cet élan se décline dans le système.
    • Il faut également étudier les centres de décision et identifier ce qui opère, comment cela opère.
    • Identifier le sens qui est donné au système pour exister.
  • L’aspect matériel, l’équivalent de la partie végétative pour les plantes
    • En quoi ce système est-il doté d’une existence matérielle ?
    • Quelles en sont ses parties et sous parties ?
    • Comment est-il constitué, comment s’entretient-il, se régénère-t-il ?
  • L’écosystème,
    • Le système étudié trouve son existence au sein d’un autre écosystème plus grand. J’attribue une grande importance au rôle de l’écosystème dans le fonctionnement du système. Je pense qu’il est crucial de concevoir l’écosystème hébergeur comme une des propriétés du système.
    • La relation entre l’écosystème hébergeur et le système hébergé est très proche, très intime. Le système constitue une partie de l’écosystème, lequel en retour offre la possibilité au système d’exister, en lui apportant la substance nécessaire à son existence. A la manière des particules intriquées, les deux sont mutuellement dépendants : ce qui impacte l’un impacte l’autre. Il est très important de bien prendre conscience de cet état de fait, notamment dans les relations humaines : notre environnement familial, par exemple, est en nous comme nous sommes en lui, et cette relation va impacter plus ou moins fort la conduite des deux parties.
    • Dans l’écosystème, le système trouve à nourrir son existence. Ces échanges sont cruciaux et doivent être identifiés pour progresser dans la représentation que je souhaite obtenir.

J’appellerai cette conception DME (Dynamique, Matériel, Ecosystème).

A partir de ce concept, qui nous permet de progresser mais qui est très global, peu détaillé, très synthétique, j’ai cherché à enrichir le modèle pour gagner en finesse de compréhension. Pour cela, j’ai imaginé utiliser le modèle mathématique des matrices. En imaginant ce triptyque comme une matrice à une seule colonne, de nouvelles possibilités s’offrent à moi : car, dans ces conditions, les mathématiques prévoient qu’il est possible d’en faire la multiplication par elle-même, c’est à dire le carré. J’ai donc cheminé sur cette voie avant de me questionner sur les résultats : quel sens donner aux cellules ainsi créées ?

Construction de la matrice diagnostic

Sur la base de la matrice carrée issue de ce concept DME, la question se pose tout d’abord sur la formulation d’un résultat issu de la multiplication d’une matrice de concepts ! Quel est le résultat de la multiplication de la dynamique par la matière ? Ou de la matière par l’écosystème ?

Pour construire une matrice intelligible, je dois transformer le résultat de la multiplication des concepts DME en nouveau concept, nouvelle caractéristique ou nouveau critère d’observation.

Il s’agit bien du défi le plus important de ce travail : comment concevoir le questionnement, comment imaginer les nouvelles thématiques qui serviront de référence à notre observation. L’objectif est que ces concepts servent d’axe de réflexion et de caractérisation du système étudié.

Je continue le processus mathématique.

La diagonale reprend normalement la valeur des trois concepts de la matrice mère, élevés au carré.    Je retrouve là mes repères phénoménologiques, ainsi que mes repères mathématiques.

Je devrai donc ranger sous ce concept-critère une version « distillée », essentialisée des commentaires que je pouvais réaliser avec la matrice simple à trois éléments.

Pour les autres cellules, où se multiplient deux des concepts, je dois imaginer et concevoir leur résultat. Voici ce que je propose (Ligne-Colonne) :

  • Dynamique-matière : les flux
    • L’observation particulière des flux dans et autour d’un système témoigne de l’activité qu’il entretient en interne et dans la relation avec son écosystème.
    • La description de ces flux doit tenir compte des flux de matière, d’information, de personnes ou de parties du système.
  • Dynamique-écosystème : la fonction
    • La fonction du système doit se concevoir dans sa capacité à agir sur son entourage proche avec qui il entretient des échanges, et assure une certaine transformation de ces flux entrants en produits sortants. Dans ce sens, il est pourvu d’une fonction écosystémique. Observer cela nous permet de concevoir la place du système dans son environnement.
    • La fonction doit également être observée par rapport à son existence, et à l’existence de ses parties constituantes : en existant, le système héberge ses parties et nous devons le concevoir comme une noo-entité.
    • À ce titre, la fonction doit être le garant de sa propre survie, mais aussi de la survie de ses propres parties dans elle-même ainsi que dans l’écosystème hébergeur.
  • Matière-dynamique : la puissance
      • L’observation de la puissance est significative : selon, le système saura plus ou moins garantir sa propre survie, sa stabilité et sa pérennité dans son écosystème.
  • Matière-écosystème : l’organisation interne
    • Le système est lui-même un écosystème pour ses parties. Observer l’organisation interne révèle sa capacité à produire de l’information et des matières, à vivre.
    • L’organisation interne est cruciale pour les organisations humaines.
  • Écosystème-dynamique : le tempo
    • Le tempo en musique est la vitesse à laquelle se joue le morceau. Dans les organisations également nous pouvons identifier la vitesse des changements dans le temps. Je pense que le tempo est une caractéristique différenciante du système.
    • Le tempo peut être mesuré sur la fréquence des échanges, des choix, des évolutions. Chaque vision apporte son lot d’information et améliore notre perception du système.
    • Le tempo est souvent relié à la taille du système
    • La mise en phase, au même tempo, des parties des systèmes est un gain dans la cohérence globale
  • Écosystème-matière : l’image du système dans son environnement
    • Comment le système est-il perçu dans son propre écosystème.
    • Quel vecteur d’image le système utilise-t-il ?
    • Comment l’image du système intervient dans son existence

Nous obtenons donc une matrice référence pour le diagnostic des systèmes organisée comme suit :

Ainsi complétée, la matrice diagnostic met en évidence deux sous-ensembles :

  • Dans l’angle en haut à droite se regroupent principalement les caractéristiques internes : organisation interne, fonction (production), flux. Cet ensemble peut donner lieu à une observation intermédiaire dédiée à la capacité de fonctionnement et à l’opérationnalité du système.
  • Dans l’angle opposé se regroupent le tempo, la puissance et l’image du système. Ces critères d’observation sont tous les trois impliqués dans la relation avec l’extérieur. La synthèse de ce sous-ensemble peut nous renseigner sur la bonne capacité d’adaptation du système à son environnement écosystémique : est-il en harmonie avec ses pairs et son écosystème au niveau de son tempo, de sa puissance, de son image ? Véhicule-t-il une image et une place concordante avec sa volonté ou avec son identité, quel est son degré d’autonomie et d’indépendance ?

Utiliser la matrice diagnostic

Le résultat de ce travail est avant tout un guide pour se questionner face au système complexe. Il ne donnera pas de résultat exact et figé mais nous amènera à mieux prendre conscience de la réalité de son existence et de son évolution dans le temps. Il incite à faire la démarche de qualification des caractéristiques du système en y apportant une vision nouvelle, basée sur des critères nouveaux, qualitatifs, et en nombres finis.

  • Trouver le langage adapté

Organisé de la sorte, notre commentaire doit porter sur des caractéristiques propres à l’intelligence de la complexité. Aussi, dans cet exercice auquel je me suis régulièrement testé dans mon entreprise, le vocabulaire manque : comment qualifier une interdépendance favorable ou défavorable ? Comment décliner la symbiose entre deux parties : d’innombrables manières existent pour monter une association positive avec un autre parti ! Or les qualificatifs dans les langages occidentaux pour décrire les relations entre deux ou plusieurs entités sont très pauvres par rapport à ces nouvelles sollicitations. A la manière des botanistes qui détiennent un langage quasi ésotérique pour les non-initiés, nous allons devoir inventer de nouveaux mots pour décrire ces interactions, ces nouveaux paysages qui vont nous apparaître dans notre démarche. Edgar Morin a largement initié cette création de néologismes, faisant des concepts nouveaux des mots nouveaux exprimant la vision transversale, temporelle, systémique de la complexité.

  • Bâtir des réponses au questionnement

Je vous ai présenté la nature des thématiques qu’il me semble important d’aborder pour décrire le système complexe. A partir de mes observations des systèmes, je suis parvenu à bâtir des réponses qui m’ont fait progresser dans mon appréhension de la complexité. Ces réponses doivent être très ouvertes, non restrictives car le système est par définition un être mouvant : ce que j’observe aujourd’hui est le fruit de ce qu’il est devenu. Ce que je vois au moment de mon exploration n’est pas ce qu’il a toujours été : il est ce qu’il est par ce que son histoire en a fait ce qu’il est devenu !  Et il ne sera sous cette forme que pendant un temps fini, puisque son évolution est constante. Mes réponses peuvent donc être peu précises pourvu qu’elles soient variables, d’un bon niveau de synthèse, structurantes, et basées sur les mêmes critères à chaque description. Le détail n’est pas l’objet : c’est de la globalité dont il s’agit, dans son organisation et dans les relations avec l’écosystème qui l’héberge. Mon objectif est de percevoir le système et son évolution. Ce que je dois décrire est avant tout le comportement des différentes parties du système, leur mouvement dirait Aristote, ainsi que celui de la globalité.

Conclusion

La construction d’un nouveau mode d’observation du système nécessite de changer de paradigme et de démarche. Ce que je propose est d’aborder sa description équipé d’une boite à outils apportant des critères d’ordre qualitatifs. Les thématiques diverses, les angles de vue différents nous disposent à construire un regard kaléidoscopique sur le système, où chaque thématique, chaque cellule de la matrice, va contribuer à me forger une représentation multidimensionnelle du phénomène. Ce mode d’approche donne accès à de nouvelles représentations qui mettent en évidence des caractéristiques particulières auxquelles ne parviennent pas les analyses. C’est en cela que cette méthode affine notre perception du système.

Exemple : approche financière d’un centre de tri de déchets

Comme vous le savez peut-être, mon métier est de développer mon entreprise de recyclage de déchets industriels. Il existe un problème qui résiste à la rationalité de la comptabilité : lorsque nous trions les déchets en mélange que nous recevons, que nous en faisons une première sélection, puis que nous en faisons passer une partie dans certaines chaînes de production selon leur nature, et que nous vendons une partie de cette production et que nous payons pour nous libérer d’une autre, la comptabilité traditionnelle est perdue.

Le suivi et la résolution de cette problématique s’est faite grâce à une approche systémique, dont je vous présente la portée.

  • Dynamique:
    • Objectif : Exploiter une chaine de traitement de déchets électriques et électroniques (DEEE) en vue du recyclage de leurs matières premières.
    • Construire une interprétation financière de l’exploitation afin d’en déduire les meilleures attitudes à avoir
    • Générer de la plus-value afin de faire vivre le système dans lequel cela se développe.
    • Organiser au mieux l’exploitation afin d’être le plus performant, seule garantie à notre survie.
  • Corpus physique : le périmètre du système étudié consiste en :
    • Un site d’exploitation
    • Un ensemble de machines
    • Une ou plusieurs équipes de personnels d’exploitation
    • Le tout incorporé dans une entreprise de taille dix fois supérieure à ce système.
  • Ecosystème: l’écosystème dans lequel se développe cette activité de recyclage de DEEE est impacté principalement par :
    • L’entreprise dont il constitue une des parties. La maison mère héberge, contrôle, contribue à la fructification du service
    • La réglementation française
    • Amont / approvisionnement : Des marchés nationaux suites à des appels d’offre qui voient des entreprises monopolistiques en charge de la revente des DEEE, attribuer ces tonnages à certaines installations régionales pendant un temps limité. (Faible sécurité d’approvisionnement)
    • Aval :
      • Marché des matières premières recyclées indexé sur les marchés mondiaux et très volatiles des matières premières vierges.
      • Marché de l’élimination des déchets non recyclables.
    • Des valeurs en euros/T variables : les matières premières recyclées sont soumises aux mêmes variations de cours que les matières premières vierges. Il en est de même pour les coûts d’élimination qui sont également variables dans le temps et selon la nature du déchet.

Caractéristiques internes :

  • Flux:
    • Matières :
      • Flux entrants : déchets à traiter : DEEE
      • Flux sortants :
        • Matière première marchande
        • Matière non marchande à éliminer (déchet sensu stricto)
      • Personnes
        • Personnel opérateur
        • Sous-traitants pour les prestations de service
      • Informations
        • Descendante
        • Montante
        • Horizontale
  • Fonction:
    • Production : transformation de matières
    • Financement de l’écosystème (Salariat/actionnaires/région/nation/répartition)
  • Organisation interne :
    • Arborescence hiérarchique
    • Niveaux et modes de décision

Caractéristiques externes :

 Puissance: elle est liée à l’histoire, la capacité d’influence et d’investissement, la capacité de traitement. Nous regarderons la puissance

    • Vis-à-vis des pairs
    • Vis-à-vis de ses donneurs d’ordres
    • Vis-à-vis de ses régulateurs
    • Vis-à-vis de son équipe constituante
    • Par rapport à ses investissements matériels.
  • Tempo: dans le cas présent, le tempo qui est lié à la capacité d’approvisionnement, à la productivité et à la réactivité, est principalement dicté par l’extérieur dans le sens où ce sont les arrivées de déchets qui imposent le rythme de production. Le tempo est le fruit des interactions entre :
    • Tonnage entrant
    • Capacité des filières aval
    • Capacité de production/performance
    • Gestion administrative des entrées et sorties (facteur limitant)
  • Image: l’ensemble du système rayonne d’une certaine image. La conscientiser permet de l’évaluer et de la faire éventuellement évoluer.

Synthèse de l’étude :

 La déclinaison de ce questionnement sur l’objet particulier de l’installation de traitement de DEEE de l’entreprise fournit de nombreuses réponses dont je vous épargne le détail. Il est indispensable d’être vigilant à ne rester qu’au niveau méta du commentaire, sans tomber dans une spirale descendante vers le micro-découpage. La première question n’est pas de résoudre les problèmes, elle est de poser convenablement le problème et les questions qui y sont référentes. Une fois cela fait, il est possible d’étudier comment résoudre cette multi-équation.  L’objectif principal est de faire émerger les caractéristiques principales afin de mieux conscientiser la complexité du système.

Il apparaît en conclusion de l’étude que les sources de revenus se trouvent surtout dans la valorisation des matières premières recyclées. Plus les volumes à valeur positive sont importants, moins les volumes à prix négatif le sont. Les choix des exploitants quant aux méthodes à utiliser doivent tenir compte de ce levier que l’on met en évidence en abordant le système dans son ensemble. Il n’est pas possible d’obtenir cette conclusion en ne faisant que calculer le coût de revient de chacune des voies de valorisation, de manière indépendante.

Par ailleurs, il apparait que l’écosystème dans lequel se développe cette activité est fragile et instable : si la présence de la société mère hébergeant cette activité ne présente pas de risque majeur, la relation à l’écosystème est incertaine : la nourriture (l’approvisionnement de l’usine) est distillée par seulement une ou deux sources, donc elles imposent une forte dépendance au système,  et les valeurs des matières recyclées sont très fluctuantes, ce qui n’apportent qu’une très faible fiabilité sur la pérennité du système et sur la validité de cette interprétation qui devra être refaite régulièrement.

Marc Péna