Edito 2020 : « Vivre et penser l’écosystème »

Cette année notre calendrier nous amène aux Açores. Ce petit archipel d’îles volcaniques au milieu de l’océan Atlantique est un parfait modèle pour étudier les écosystèmes : isolé des continents, ces terres sont un refuge pour les quelques espèces d’animaux et de plantes qui sont parvenues à les rejoindre. Inféodées aux sautes d’humeurs de l’océan et des volcans, elles sont très arrosées et subissent de plein fouet les espèces importées et invasives qui poussent à merveille sous ce climat. Elles nous exposent également de magnifiques fougères arborescentes particulièrement géantes sur ces îles.

J’ai choisi d’amener quelques cadres de l’entreprise sur ce territoire afin de progresser dans la compréhension du concept d’écosystème, en le vivant de l’intérieur, pour voir la complexité, et en travaillant la pensée systémique, pour enrichir notre capacité à modéliser la complexité. Ainsi, l’écosystème Péna est parti à la rencontre de l’écosystème Açores. Le sentir vivre de l’intérieur tout d’abord, par une expérience sur un bout de territoire isolé au milieu de l’océan. Voir les biotopes et leurs limites, leurs caractéristiques distinctives. Comprendre l’impact de l’espèce humaine sur l’environnement, le climat, l’océan et son inéluctable inclusion dans l’écosystème qu’elle agresse. Penser ensuite l’écosystème et sa complexité, constater la diversité des espèces, de leur mode de vie et de leur impact sur l’ensemble, en tant qu’élément constitutif, alimentateur du système, mais aussi potentielle proie pour d’autres éléments du système.

Consommateur et potentiel consommé, généreux donateur mais aussi habile profiteur, chaque être vivant contribue à la survie de tous. Voir ces relations dans la nature, les constater, comprendre ces implications, nous aide à modéliser les systèmes complexes dans lesquels nous vivons, travaillons, développons nos sociétés : chacun apporte quelque chose au système mais aussi reçoit de la part du système dans lequel il existe autre chose en retour.

Chacun a son niveau, chaque équipe, groupe, entité, corps peut être compris comme un écosystème inclus dans un écosystème plus large. Comprendre et voir cela enrichit notre capacité à modéliser notre environnement, notre domaine d’existence, nos relations avec nos proches. Cela permet à chacun de mieux trouver sa place.

Cela devrait alimenter nos réflexions pour cette année, devant des photos réalisées par toute l’équipe. Je tiens également à remercier nos intervenants dans ce séminaire Gilles Bœuf et Dominique Genelot pour leurs brillantes interventions sur vivre et penser l’écosystème, ainsi que Françoise Fournié pour ses explications sur l’origine de notre terre, de nos mers et de ces îles.